Toulouse - Istanbul en train
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BinomianDate Published
Qui n’a jamais entendu parlé de l’Orient Express ? Cette prestigieuse ligne de train qui relie depuis plus de 100 ans Paris à Istanbul. Un voyage long de plus de 2800 km, traversant les somptueux paysages d'Europe de l'Est.
Je rêvais depuis un moment de faire un long voyage en train et un très bon ami s’est installé l’année dernière à Istanbul. Quoi de mieux que de lui rendre une visite surprise et de découvrir cette ville gorgée d’histoires !
Description du trajet (initial)
L’idée était de reproduire en train le trajet de l’Orient Express, grâce au pass “Interrail” (un superbe dispositif pour voyager plusieurs jours par mois en illimité).
Routes de l'Orient Express (Wikimedia Foundation) - nous avons fait le trajet rouge
Vu que l’on a pas accès exactement à la même ligne de train, notre trajet “Orient Express” de la hess devait donc faire :
Toulouse -> Paris -> Vienne -> Bucarest -> Istanbul
Mais ce n’est évidemment pas le trajet que nous pouvions faire (oups). La ligne de nuit de l’OBB Nightjet (Paris - Vienne) était en travaux, nous avons donc dû faire le trajet jusqu’à Vienne avec des trains français / allemands classiques (SNCF / Compagnie Allemande).
Pour relier Bucharest à Istanbul, nous souhaitions initialement prendre le fameux Bosphorus Express. Un train de nuit assez ancien qui relie les deux villes en environ 20 heures. Le seul souci, c’est que la réservation des billets de train ne peut se faire qu’à partir de la gare centrale de Bucarest…problématique de réserver son billet presque au dernier moment, alors que nous avions prévu seulement 2 jours à Bucarest !
La première solution a été de contacter directement une personne à Bucarest, pour que celle-ci nous prenne nos billets en avance (seat62.com propose d’incroyables ressources et fournit l’adresse mail d’un contact sur place). Manque de pot pour nous, le train était déjà complet, un mois avant la date de départ pourtant !
La deuxième solution, que nous avons retenue, a donc été le bus. Âmes sensibles, fragiles de l'estomac et malades des transports, le récit qui va suivre n’est pas pour vous. Je vous déconseille fortement de prendre le bus sur la portion Bucarest - Istanbul !
Trajet Paris - Vienne
Du fait que nous n’avons pas pu prendre la ligne de nuit (pour cause de travaux), nous avons pris des trains de jour de la SNCF / DB. Les trains sont confortables et le trajet se fait facilement. Faites cependant attention à la durée de vos correspondances. Nous nous sommes retrouvés à courir dans la gare de Munich, en raison d’une correspondance de seulement 8 minutes !
Vue sur la ville de Vienne depuis Bellevue - une jolie balade dans les vignes après avoir grippé en vélo - (Photo: Binomian)
Trajet Vienne - Bucarest
La manière la plus agréable de faire ce trajet est par train de nuit avec le fameux train longue distance “Dacia” (NT 347) qui relie les deux villes en 19h. Vous devez vous y prendre avec de l’avance pour le réserver, les billets sont uniquement physiques et seront expédiés par Interrail à votre domicile ! Prendre une couchette au lieu d’un siège me paraît être une nécessité pour ne pas arriver claqué à Bucarest.
Le train part à 18h30 de Vienne et arrive en début d’après-midi. Bien que les wagons soient assez âgés, les couchettes sont confortables et l’ensemble est relativement propre. Il y a des douches (partagées et assez sommaires) et des compartiments à 2 (1ère classe), 3 ou 6 couchettes. N’hésitez pas, si vous le pouvez, à prendre une place pour un compartiment avec moins de couchettes : il est fort possible qu’il n’y ai pas d’autres passagers avec vous.
A bord du train, vous pourrez profiter toute la matinée des magnifiques paysages à travers la baie vitrée !
Compartiment 3 places dans le Dacia NT 347 - (Photo: Binomian)
Petit instant bricolage : la couchette au-dessus de moi ne tenait pas très bien, je l’ai bloqué avec une bouteille d’eau ! - (Photo: Binomian)
Trajet Bucarest - Istanbul
Notre bus devait partir à 22h de Bucarest pour rejoindre Istanbul le lendemain à 9h, soit un trajet de nuit de 11h (retenez bien cette info les droogies).
Arrivés en avance à la gare de bus (qui est d’ailleurs située un peu en extérieur de la ville), nous avons embarqué et démarré à l’heure prévue (22h pile) et tout s’est déroulé parfaitement bien jusqu’à notre passage de la frontière bulgare (soit 2h seulement après le départ). En plein milieu de la nuit, le bus s’est mis à surchauffer et à s’arrêter. Le bus s’est arrêté plus d’une dizaine de fois, à chaque fois le chauffeur (dont la chemise blanche s’est progressivement transformée en chemise noire) sortait bidouiller le moteur…et à chaque fois, 15 minutes plus tard…rebelote, le moteur disait stop !
Le bus s’est retrouvé définitivement à l’arrêt 4 heures après notre départ. Nous sommes restés plus de 6h en arrêt total, garés au bord d’une route bulgare en plein milieu de la nuit.
Partagés entre incompréhension (est-ce courant ?? pourquoi le chauffeur disait “TWO O'CLOCK”) et compassion pour les deux conducteurs qui faisaient leur possible, X arrêts plus tard, 2 mécaniciens plus tards, un pain à la mayonnaise (gardée dans un tupperware au soleil par une mamie bulgare) plus tard et un changement de bus, nous sommes arrivés à Istanbul. Nous avons atteint la gare centrale d’Istanbul à 21h45 !
C’est donc un voyage de 23h45 que nous avons fait. Plus de 12 heures de retard. Ce voyage a néanmoins été l’occasion de faire la rencontre de deux français (Léa et Antoine, coucou!) et d’un allemand, Tom ! Les discussions intéressantes ont permis de faire passer un peu le temps malgré les 40 degrés et la climatisation H.S de notre délicieux bus (on se réconforte comme on peut..).
Un très beau couché de soleil à côté du bus à l'arrêt depuis 4 heures ! - (Photo: K pour Binomian)
Je remercie d’ailleurs FlixBus pour le remboursement rapide… non c’est faux, nous n’avons jamais reçu le moindre dédommagement pour ce voyage…! A la suite du contact de leur service client, nous avons reçu un code de 20% de réduction sur un prochain voyage…génial.
Malgré les péripéties, un voyage incroyable !
BREF.
Nous sommes arrivés à Istanbul et ces drôles de souvenirs ont laissé place à la découverte d’une ville monstrueusement magnifique. Monstrueuse par sa taille, par la quantité de bruits et le trafic automobile, et magnifique par son architecture, ses petits quartiers et sa diversité. Je n’ai pas voulu trop m’éparpiller sur Istanbul, je consacrerai un autre post à la Turquie.
Morale de l’histoire
Je vous déconseille fortement le passage de frontières en bus (surtout entre la Turquie et la Roumanie), privilégiez le train, même si le trajet s’avère plus long ! Le pass interrail est vraiment super intéressant pour faire ce trajet, en passant quelques jours à Vienne et Bucarest, nous n’avons utilisé que l’équivalent de 2 jours de train (aller) de notre pass. Les trains sont en bon état et arrivent à l’heure.